dimanche 6 décembre 2009

LE SYSTÈME DE SANTÉ: OÙ EST L'ENTRÉE?

La lecture d'un texte du journal Le Soleil qui relate les péripéties d'un résident du Saguenay victime de la grippe AH1N1. Les manifestions de cette grippe l'ont maintenu dans le coma durant quelque neuf jours! Ce texte m'amène à réfléchir sur l'accessibilité aux services de santé chez nous, au Québec. Le citoyen du Saguenay témoigne de la qualité et du professionnalisme des services reçus.

LE BONHEUR À L'INTÉRIEUR!

Personnellement - tout autant que des membres de familles immédiates - j'ai bénéficié de services professionnels et spécialisés du réseau de la santé et des services sociaux du Québec. Certains profitent encore des suivis requis par certaines maladies ou situations physique.

Au cours de mes engagements civiques, je côtoie quotidiennement ou presque des personnes qui peuvent témoigner dans le même sens. Toutefois j'entends beaucoup et surtout des commentaires négatifs!

Après conversations et analyses, j'en arrive à la conclusion que le principal problème des services de santé au Québec n'est pas la qualité et le professionnalisme, mais l'accessibilité! La porte d'entrée est trop étroite ou mal identifié. Même des professionnels et autres employés du réseau de la santé ne connaissent pas la voie d'accès à certains services spécifiques, ni la disponibilité de certains services ou programmes spécialisés accessibles à des personnes victimes de maladies chroniques ou de maladies dégénératives.

UNE PORTE OUVERTE OU FERMÉE

L'accessibilité aux services de santé et aux services sociaux est particulièrement réduite à l'extérieur de grandes villes. Même à l'intérieur de la région de la Capitale nationale, il existe d'importantes disparités dans l'accessibilité à certains services de santé.

Dans la Capitale, des personnes victimes de limitations ou de handicaps découlant de maladies chroniques ou dégénératives ont accès rapidement à des services hospitaliers ou à des services techniques dans un centre hospitalier ou à l'Institut de réadaptation en déficience physique (IRDPQ), avec la collaboration du CSSS ou du CLSC de leur territoire.

Dans le secteur de Portneuf, une personne atteinte d'une maladie chronique ou d'une maladie dégénérative devra attendre jusqu'à 9 mois avant que quelqu'un se rende à son domicile pour y évaluer les besoins d'adaptation des lieux ou de l'utilisation d'un fauteuil manuel ou motorisé pour faciliter ses déplacements. Durant la période d'attente, le patient - qui porte bien son qualificatif - est confiné à son domicile et parfois même à son lit. Souvent, des personnes aidantes écopent des lacunes administratives, économiques et surtout politiques de notre Réseau de santé et de services sociaux. Dans Charlevoix, si on est victime d'une panne de son fauteuil motorisé, il faut attendre une semaine ou plus la visite en montagne des techniciens de l'IRDPQ.

LA QUALITÉ DES SERVICES EST LÀ,
CACHÉE DERNIÈRE UNE PORTE CLOSE!

Pour que les citoyens et citoyennes du Québec aient accès aux services de santé de haute qualité professionnelle et technique qui se cachent dans presque tous les établissements de santé au Québec, on doit leur indiquer la route à suivre, élargir les voies d'accès. Ce qui signifie informer et ajouter les ressources humaines et financières requises en certains endroits.

Au cours d'une carrière de 28 ans dans la Fonction publique du Québec, j'ai contribué durant 17 ans - jusqu'en 1996! De Denis Lazure à Jean Rochon - à faire connaître, fonctionner et apprécier le réseau de la santé et des services sociaux du Québec, au sein de la Direction des communications du Ministère de la Santé et des Services sociaux. Mon premier mandat en 1979 fut de créer un groupe de travail visant à mieux faire connaître les quelques 170 CLSCs de l'époque. L'objectif était de rédiger une brochure qui devait mieux faire connaître les CLSCs et leurs services.

Le groupe n'a pas eu longue vie et la brochure n'a jamais existée!

Au terme de ma carrière, la seule réalisation de communication visible et efficace: une identification unique et uniforme, un logo, adopté par tous les CLSCs et utilisé par le Ministère des Transports sur des panneaux de signalisation afin d'informer sur l'existence d'un CLSC à proximité et sur la route à suivre pour se rendre au point de service le plus rapproché.

Tout document d'information pouvant décrire la mission, la raison d'être, les services offerts par un CLSC et leurs disponibilités à l'ensemble des citoyens et citoyennes du Québec demeure encore à l'état de rêve. Sur leurs territoires respectifs les CLSCs de 1979 - encore pour un grand nombre des CLSCs existants - étaient à la fois animateur social, Unité sanitaire - de ma jeunesse -, bureau de médecins, clinique sans rendez-vous, clinique de vaccination, salle d'urgence de premier niveau, dispensateur de soins de premières lignes, centre hospitalier ou autre, selon la région, selon la distance qui séparait son territoire de Montréal ou de Québec!

Plusieurs personnes n'ont jamais pu se rendre à un CLSC afin d'y recevoir des soins de qualités qui y étaient dispensés et auxquels elles avaient droit! Elles en ignoraient l'existence et les autorités politiques, à certains moments, en limitaient l'accès en refusant les crédits requis pour faire connaître les services disponibles et ajouter le personnel requis pour répondre aux besoins de la population du territoire. Ces personnes sont aujourd'hui décédées!

Durant la même période, on a investi dans le béton! Des établissements hospitaliers de soins de longue ou de courte durée ont été promis et construits en périodes électorales, mais sont demeurés inutilisés pendant de longs mois - et même des années - parce que le Ministère ne disposait pas des crédits suffisants pour acheter le mobilier et les équipements requis, ni pour engager le personnel nécessaires pour fournir les services professionnels et techniques attendus de la population.

Le contenu des enveloppes brunes aurait pu être utilisé pour combler ces besoins de santé, plutôt que les besoins des caisses électorales!!!!


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